Geneviève Geoffroy
L'Action.com
15 Mai 2013 - Le virage vert, c'est au sens de Jean-François Hénault, directeur général du Centre local de développement de la Matawinie, une opportunité intéressante afin d'assurer le développement du territoire et la diversification économique de la région matawinienne. D'ailleurs, pour relancer la région, il caresse le projet de développer un modèle d'affaires basé sur le chauffage à la biomasse forestière, une bioénergie produite à partir de résidus de bois.
En entrevue, Jean-François Hénault souligne que l'industrie forestière est un secteur économique très important sur le territoire de la Matawinie. À cet effet, ce dernier rappelle que la crise forestière qui secoue le Québec depuis 2005 a lourdement affecté l'emploi et l'économie en Matawinie. Notamment, l'employeur principal du territoire, le moulin à scie Louisiana Pacifique, situé à Saint-Michel-des-Saints, a fermé ses portes en 2007 après un arrêt de production en août 2006.
Pour se relever de cette crise, une des alternatives se trouverait dans le chauffage à la biomasse forestière, une bioénergie extraite de matières organiques non-fossile. « Au lieu de laisser pourrir les résidus de la coupe de bois et plutôt que d'utiliser du gaz ou du mazout, il est possible de convertir cette ressource première en combustible. » Avec un système de chauffage adéquat, avance Jean-François Hénault, la matière et les gaz émis seraient consumés, ce qui limiterait les émissions néfastes pour l'environnement.
Ce modèle d'affaires est présentement au stade de projet et est étudié par la Coopérative de solidarité de la Matawinie (COOPSOM), le CLD de la Matawinie et la SADC (Société d'aide au développement de la collectivité). Ce projet à teneur municipale, s'il est mis en place, pourrait permettre dans un premier temps, de chauffer les édifices municipaux, comme les écoles, l'hôtel de ville, l'église, etc. Ultimement, explique Jean-François Hénault, il pourrait s'étendre aux industries/entreprises et aux résidences.
« C'est une opportunité pour créer de l'emploi, pour créer de la richesse, pour relancer l'industrie forestière, mais aussi pour servir de modèle. » Il mentionne aussi que si certaines entreprises de la région ont signifié leurs intentions de se pencher sur des projets de valorisation de la biomasse forestière, quelques-unes ont déjà converti leur système de chauffage. Il ajoute que ces dernières y ont vu plusieurs avantages, dont une réduction importante des coûts, pouvant aller jusqu'à dix fois moins. Enthousiaste et confiant, il espère pouvoir intégrer ce système dans un délai de 10 ans, à un taux de conversion se situant entre 40 % et 50 %.
Saviez-vous que?
Après l'énergie solaire directe et l'hydroélectricité, la biomasse est l'une des sources d'énergie renouvelable les plus importantes (la combustion du bois et du fumier constitue près de 14 % des sources énergétiques mondiales) Source: l'Encyclopédie canadienne.
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