Brigitte Bertrand
Un projet vert de 14M$ du CSSS Antoine-Labelle a officiellement été dévoilé, le 25 avril dernier, au Centre de service de Rivière-Rouge.
La consommation énergétique des trois établissements du CSSS, soient ceux de Rivière-Rouge, Ste-Anne et Mont-Laurier, a complètement été repensée. Afin d'économiser 67 600 giga joules, ce qui représente 525 maisons unifamiliales chauffées annuellement, le CSSS a mis en place 14 mesures spécifiques.
En collaboration avec la firme Ecosystem, on a creusé 59 puits géothermiques, optimisé trois systèmes de chaufferie, mis en place un système d'éclairage plus efficace puis ajouté un système de chauffage fonctionnant à la biomasse (des résidus de bois sec et de foresterie).
L'optimisation de ses systèmes permet au CSSS de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 5500 tonnes de dioxyde de carbone par année; soit l'équivalent d'un retrait de 1700 voitures de la circulation.
Géothermie et biomasse
Les puits géothermiques permettent d'utiliser la chaleur de la terre pour chauffer les bâtiments, mais aussi de rafraîchir l'air ambiant l'été venu. "Ce sera plus confortable pour les usagers et les employés", ajoute M. Cournoyer.
Le centre de service de Rivière-Rouge ne compte que neuf de ces 59 puits géothermiques en raison de la récupération de chaleur existante. "C'est un bâtiment où il est possible d'aller chercher de la chaleur dans beaucoup d'endroits comme les cuisines et la buanderie", mentionne Réal Cournoyer, responsable du suivi et de l'optimisation chez Ecosystem.
Quant au système fonctionnant à la biomasse installé à Rivière-Rouge, il permet de diminuer l'utilisation du mazout, un combustible extrêmement polluant, tout en créant une nouvelle industrie locale. "Nous n'avions pas de fournisseurs, mais le secteur est désormais en développement", explique Mario Houle, directeur des ressources informationnelles et du service technique du CSSS. La biomasse sera donc achetée localement puisqu'il serait illogique de transporter ces résidus sur des centaines de kilomètres; l'idée de base étant toujours de diminuer l'impact environnemental des activités du CSSS. En général, les équipements auront une durée de vie d'une quinzaine d'années, tandis que les puits serviront pendant encore 50 ans.
Rentabilisé en sept ans
Des subventions totalisant plus de 5M$ ont été accordées au CSSS Antoine-Labelle par le Ministère de la Santé et des Services sociaux, l'Agence de l'efficacité énergétique du Québec, Hydro-Québec et l'Office de l'efficacité énergétique. Le CSSS a quant à lui déboursé 1,3M$. La balance des investissements a été financée par un emprunt de 7,7M$. Puisqu' Ecosystem garantit des économies annuelles de 1M$, on prévoit rembourser ce prêt en sept ans. La directrice générale du CSSS, Francine Laroche, assure que ces montants économisés iront directement dans les services aux usagers après le remboursement de l'emprunt. Des 14M$, plus de la moitié ont été investis à Rivière-Rouge. Pour ce centre seulement, on estime réaliser une économie de 729 000$ annuellement. C'est le système de chauffage à la biomasse qui aura été le plus coûteux (4,5M$), il permettra toutefois au CSSS de réduire sa facture de chauffage d'un demi-million $.
Un projet de longue haleine
C'est en 2007, que le directeur des services techniques de l'époque, Jean F Gauthier, a initié le projet. Il aura fallu plus de trois ans pour qu'il soit bâti, étudié, approuvé et financé; et près de deux ans pour qu'il soit construit, testé et optimisé.
Le CSSS Antoine-Labelle n'est peut-être pas le premier établissement à réaliser un virage vert, mais pourra être considéré comme un chef de file dans le domaine, particulièrement dans les Laurentides.
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