Joëlle Bergeron
Le Soleil Châteauguay
11 mai 2013 - Le directeur général de la Régie intermunicipale de valorisation des matières organiques de Beauharnois-Salaberry et de Roussillon, Pierre Tardif, est venu présenter le projet de Centre régional de biométhanisation et de compostage aux citoyens de la Ville de Beauharnois, le mardi 7 mai dernier, à l’occasion du conseil municipal.
M. Tardif a décrit le projet d’usine qui accueillera les matières organiques provenant des municipalités de Beauharnois-Salaberry et du Roussillon de cette façon : « C’est un grand projet et un projet mobilisant. C’est un investissement public important dans notre région – on parle de 40 millions –, qui va donner de la visibilité à la Ville de Beauharnois et à l’ensemble de la région. Ceux qui vont assurer le succès de ce projet-là, c’est vraiment vous, les citoyens, par votre participation lorsqu’on va arriver à l’étape de l’implantation de collecte de troisième voie. »
Les étapes prévues dans l’échéancier de 2013 consistent à faire l’achat du terrain, à lancer l’appel d’offres pour la conception-construction-réalisation du projet dans le parc industriel et à faire le choix de la firme ou du consortium. Si tout se déroule comme prévu, l’implantation graduelle de la collecte aux domiciles devrait se faire en 2015.
Lors de leurs visites sur les sites de traitements de déchets en Europe et à Toronto, le maire de Beauharnois, Claude Haineault et M. Tardif ont constaté qu’il n’est pas simple de faire la collecte des matières organiques. « Toronto utilise des sacs : ça va bien pour la collecte, mais c’est plus ardu pour les employés en usine qui doivent défaire des tonnes de nœuds. On pense qu’un troisième bac serait aussi peut-être de trop, on est donc en train d’analyser quel serait le meilleur moyen à utiliser pour faire la collecte », affirme M. Haineault.
Enrayer l’enfouissement des déchets
En 2009, le gouvernement du Québec a établi une nouvelle politique de gestion de matières résiduelles avec comme objectif de récupérer et de donner une seconde vie à 60 % des résidus organiques. « Les résidus verts et les résidus de cuisine font, grosso modo, 50 % de votre bac à déchet et tout va à l’enfouissement. Le gouvernement à aussi comme objectif en 2020, de bannir l’enfouissement des matières organiques à cause des coûts d’enfouissement qui, de façon générale, ont considérablement augmentés depuis une dizaine d’année», explique M. Tardif.
À Beauharnois, le Centre régional du parc industriel produira de la biométhanisation et du compost. Pourquoi les deux? Parce que cette approche permet une double valorisation des matières organiques. À l’étape de biométhanisation, on va chercher de l’énergie, le biogaz, qui est l’équivalent du gaz naturel (1,5 à 2,0 M m3/année) et à l’étape de compostage, on produit du compost (8 000 à 10 000 tonnes/année). « On est en bordure d’une des plus belles zones agricoles du Québec. Il y a un potentiel de valoriser le compost sur ces terres-là, de le distribuer à nos citoyens et de l’utiliser dans nos municipalités pour l’entretien des espaces verts et terrains sportifs », affirme M. Tardif.
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