Du même élan, les meneurs de Listuguj, Gesgapegiag et Gespeg rejettent le scénario de développement éolien communautaire et autochtone tel que proposé par l'État québécois et Hydro-Québec, qui souhaitent lancer un appel d'offres en ce sens sous peu.
Les Micmacs avancent que les prix offerts pour l'achat d'électricité et d'autres paramètres du développement éolien communautaire et autochtone, telle la taille des parcs, limitée à un maximum de 25 MW, rendront les prochains projets tout simplement non rentables.
«Nous voulons participer à ce développement. La taille moyenne des parcs annoncés en Gaspésie se situe à 130 MW. Nous ne voulons pas nous contenter de miettes. Bientôt, il y aura pour 1660 MW installés sur notre territoire traditionnel, Gespegewagi, et nous pourrons compter sur les doigts d'une main les emplois créés dans nos communautés par la filière éolienne», précise Catherine Johnson, agente de développement économique à Gesgapegiag et porte-parole du dossier éolien autochtone.
La valeur exacte de l'investissement reste à déterminer, mais l'industrie compte désormais 2,5 millions $ par mégawatt installé. Mme Johnson admet que le chiffre de 250 millions $ constitue une approximation honnête. Elle note que les autochtones trouveront des partenaires pour investir, mais elle assure que les trois communautés contrôleront le parc éolien.
«Nous pensons que l'entrée de nos communautés dans le secteur éolien aura autant d'impact que le jugement Marshall en a eu dans les pêches», dit-elle.
Le lieu d'implantation du parc n'est pas choisi encore mais divers scénarios sont considérés, en prévision des études de vent. Les Micmacs verraient d'un bon oeil un partenariat avec des fournisseurs régionaux, pourvu qu'ils trouvent aussi leur compte en matière d'emploi.
«Il n'y a pas eu de négociations encore avec Hydro-Québec, mais la Régie de l'énergie a reçu le 9 avril un document de notre part exposant nos intentions. Hydro-Québec a besoin d'électricité et on ne voit pas pourquoi ils n'achèteraient pas la nôtre», souligne Catherine Johnson.
Par voie de communiqué, le chef de Listuguj, Allison Metallic, qualifie de «discriminatoires» les intentions exprimées jusqu'ici par l'État québécois en matière de développement éolien autochtone, notamment à cause de la taille limite des projets et de l'absence de dialogue avec les Micmacs. À peu près 95 % des 85 millions $ dépensés annuellement par les autochtones de la Gaspésie vont dans les commerces environnants, estime Mme Johnson.
Le jeudi 30 avril 2009.
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/affaires/actualite-economique/200904/29/01-851670-les-micmacs-de-la-gaspesie-sunissent-pour-deposer-un-projet-de-parc-eolien.php