Les Canadiens perdent confiance en le leadership du gouvernement en matière de changements climatiques
18 novembre 2013 - La majorité des Canadiens ne remet plus en question la réalité des changements climatiques anthropiques, et la proportion de ceux qui jugent les preuves scientifiques conclusives ne cesse de croître. Toutefois, bien que les Canadiens continuent de s'attendre des gouvernements à ce qu'ils prennent les rênes de la lutte contre les changements climatiques, ils semblent en même temps perdre confiance en eux à cet égard. La plupart des Canadiens sont d'avis qu'il est possible de prendre des mesures contre les changements climatiques, en passant notamment des combustibles fossiles à des formes d'énergies propres et renouvelables.
Il s'agit là de quelques-uns des résultats d'un sondage publié alors que la communauté internationale est réunie à Varsovie en Pologne à l'occasion de la Conférence des Nations-Unies sur le climat. Le sondage, réalisé par l'Environics Institute for Survey Research en partenariat avec la Fondation David Suzuki, prend à nouveau le pouls de l'opinion publique sur les changements climatiques dans le cadre du programme de recherche sur l'opinion publique Focus Canada. Il a été réalisé sous forme d'interviews téléphoniques menées auprès de 2 003 Canadiens entre le 1er et le 17 octobre 2013. La marge d'erreur du sondage est de 2,2%, 19 fois sur 20.
« Comme il avait été constaté dans les sondages précédents, il ressort de ce sondage que, partout au pays, on admet la réalité scientifique des changements climatiques, plus particulièrement chez les Canadiens ayant un diplôme d'études postsecondaires, chez ceux âgés de moins de 60 ans et chez ceux qui appuient généralement les partis d'opposition au fédéral, indique M. Keith Neuman, directeur général de l'Environics Institute. De même, quatre partisans du Parti conservateur sur dix admettent les données scientifiques, soit près du double de ceux qui remettent en question la réalité même des changements climatiques. » Notons que le soutien à la science du climat est le plus élevé au Québec où il atteint 66%, et le plus faible en Alberta où il est de 47%.
Depuis six ans, lorsqu'Environics a commencé à faire le suivi des attitudes sur les changements climatiques, la proportion de Canadiens qui s'attendent à ce que les gouvernements mettent en œuvre de nouvelles normes et réglementations n'a cessé d'augmenter. Par contre, au cours des douze derniers mois, la confiance du public envers le gouvernement en tant que principal acteur dans la lutte contre les changements climatiques a nettement chuté (à 53 %, ou une diminution de 6 points), atteignant les niveaux de juin 2011. Cependant, cette proportion est nettement plus élevée dans la région de Montréal où elle atteint 65%, et dans l'Atlantique où elle se situe à 64%.
« Les Canadiens comptent sur leurs gouvernements depuis des décennies pour assurer le leadership en matière de lutte contre les changements climatiques et de protection de l'environnement. Ce sondage récent montre une baisse marquée de la confiance du public dans la capacité du gouvernement à assumer ce rôle, ce que l'on peut certainement attribuer au fait que les citoyens n'ont pu observer aucune preuve de leadership, plus particulièrement de la part du gouvernement fédéral », ajoute M. Neuman.
« Ces résultats mettent en lumière le fait que le gouvernement du Canada doit modifier ses pratiques passées et devenir un joueur constructif au sommet de l'ONU sur les changements climatiques à Varsovie, commente Karel Mayrand, directeur général pour le Québec de la Fondation David Suzuki. À Varsovie, le Canada devra collaborer avec les autres pays pour parvenir à un accord international contraignant efficace visant à réduire les émissions qui causent le réchauffement climatique. »