AQPER - Association québécoise de la production d'énergie renouvelable
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Geneviève Gélinas
Collaboration spéciale
Le Soleil

11 mai 2013 - Malgré les promesses de la première ministre, l'industrie éolienne a du mal à croire que les usines de composants d'éoliennes ne souffriront pas d'un passage à vide d'ici à ce que la construction des 800 mégawatts (MW) prenne son envol.


«Nous nous engageons à assurer la pérennité de l'industrie éolienne, à nous assurer qu'il n'y ait pas de trou dans le carnet de commandes», a assuré Pauline Marois.

Frédéric Côté, directeur général du TechnoCentre éolien, ne demande pas mieux que de la croire. Mais il rappelle que «l'historique au Québec, c'est un délai de 66 mois [cinq ans et demi] entre l'appel d'offres et la livraison de l'électricité». Les derniers parcs des appels d'offres précédents seront complétés à la fin de 2015.

Les appels d'offres doivent être lancés rapidement, estime M. Côté, même si la conclusion d'une entente de gré à gré (sans appel d'offres) avec les Micmacs pour 150 MW pourrait faire surgir des éoliennes plus tôt.

Luc Leblanc, directeur des affaires publiques chez Cartier Énergie éolienne, se réjouit que Québec annonce 800 MW, mais éprouve «un peu d'inquiétude». «Il n'y a pas beaucoup de détails, on ne sait pas sur combien d'années ce sera livrable. On n'a pas été capables de répondre à des questions sur les échéanciers. Ça veut dire que les documents de l'appel d'offres ne sont pas prêts, ni le décret gouvernemental.» M. Leblanc «ne voit pas comment» on éviterait un «trou» chez les manufacturiers.

La Gaspésie compte des usines de tours d'éoliennes à New Richmond et à Matane en plus de l'usine de pales de Gaspé.

Communautaire applaudi

«Les 800 MW [au total] sont une excellente nouvelle, comme le fait qu'il y ait 300 MW de communautaire annoncé pour la Gaspésie et le Bas-Saint-Laurent», s'est réjoui Bertrand Berger, président de la Conférence régionale des élus Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine.

Dans la région, 36 municipalités sont réunies au sein de la Régie intermunicipale de l'énergie pour emprunter en commun du capital destiné à des parcs communautaires et partager les profits. «Nous avons déjà des projets avec Innergex [lié au projet micmac d'Escuminac] et Invenergy sur les Plateaux de Matapédia [où un parc existe déjà], indique M. Berger. On va pouvoir miser avec un prix très compétitif, car toute l'infrastructure sera déjà là.»

Frédéric Côté, du TechnoCentre, invite Québec à ne pas limiter la taille des parcs communautaires à 25 MW, comme lors du dernier appel d'offres. «L'éolien doit être performant au niveau des coûts», affirme M. Côté, et des gros projets permettent des économies d'échelle.

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Micmacs: un parc longtemps espéré

Après deux tentatives ratées dans le passé, les Micmacs se réjouissent d'obtenir leur part du développement éolien. Les trois communautés de la Gaspésie, Listuguj, Gesgapegiag et Gespeg, construiront un parc de 150 MW à 30 kilomètres au nord d'Escuminac. Ils en seront propriétaires à 60 %; leur partenaire Innergex aura 40 %.

Pour Dean Vicaire, le chef de Listuguj, ce succès «montre que de travailler ensemble, ça marche». Il s'attend à un «profond impact» sur les Micmacs gaspésiens. «Ça nous permettra de participer davantage à notre économie. C'est bon pour nos membres, mais aussi pour toute la Gaspésie.» Les Micmacs considèrent comme leur territoire traditionnel le Gespe'gewa'gi, une région qui correspond à la Gaspésie touristique (jusqu'à Sainte-Flavie).

Avec un parc de 150 MW, ils auront moins de 10 % des 1734 MW prévus sur ce territoire, ont-ils souligné dans le passé. En 2010, les Micmacs ont refusé de participer aux appels d'offres réservés aux projets communautaires et autochtones parce qu'ils jugeaient insuffisante la limite de 50 MW par nation. Auparavant, Hydro-Québec n'avait pas retenu les projets de 168 MW et 75 MW présentés par Listuguj seule lors des appels d'offres précédents. Claude Jeannotte, le chef de Gespeg, espère signer une entente de gré à gré avec Hydro-Québec «dans les prochains mois» et compléter le parc fin 2016.

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