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24 janvier 2013 - Davos, Suisse – La première ministre Pauline Marois veut mettre à profit les surplus d’électricité d’Hydro-Québec, qui coûtent une fortune aux contribuables, pour attirer de nouveaux investissements au Québec.
Mercredi, en entrevue avec La Presse canadienne à Davos, en Suisse, où elle participe à la réunion annuelle du Forum économique mondial, Mme Marois a déclaré que contrairement à certains critiques, dont l’Union des consommateurs, elle voit d’un bon œil les surplus d’Hydro.
Dans un rapport remis en novembre à la Régie de l’énergie, Hydro-Québec a chiffré à 28,5 térawattheures (TWh) les surplus dont elle disposera d’ici la fin de 2020. La hausse est fulgurante : il y a deux ans à peine, la société d’État évaluait ses surplus à 11 TWh pour la même période. Chaque année, Hydro verse 500 millions pour acheter de l’électricité dont elle n’a pas besoin, en raison notamment des barrages et des éoliennes érigés au cours des dernières années à fort prix.
Dans un discours prononcé devant quelques dizaines d’invités à Davos, Mme Marois a mis en avant les faibles coûts de l’électricité et la « fiscalité avantageuse » du Québec. Plusieurs personnalités du monde des affaires et de la politique étaient présentes, dont John Baird, ministre des Affaires étrangères, Monique Leroux, p.-d.g. du Mouvement Desjardins, Louise Arbour, présidente de l’International Crisis Group, et Pierre Beaudoin, p.-d.g. de Bombardier. En revanche, il y avait bien peu d’étrangers.
Québec tente depuis longtemps d’attirer des investissements en misant sur l’hydroélectricité, une énergie abordable et renouvelable. Peu de projets concrets ont toutefois vu le jour. Les alumineries sont actuellement les principales bénéficiaires des contrats spéciaux qui donnent droit à des tarifs d’électricité avantageux.
La chef péquiste a évoqué mercredi des projets de centres d’hébergement de données informatiques. Quand ils étaient au pouvoir, les libéraux étaient réticents à autoriser ces activités en raison du nombre relativement faible d’emplois qu’elles créent. Mais au moins un projet important, celui du français OVH, a été lancé l’an dernier. Il doit se traduire par des investissements de quelque 127 millions et la création d’une centaine d’emplois à Beauharnois, en Montérégie.
À Davos, où elle séjournera jusqu’à samedi matin, Pauline Marois doit rencontrer des dirigeants des multinationales ArcelorMittal, Volvo, Ericsson, Holcim, Alcoa, Lockheed Martin, Novartis et Merck. Elle s’entretiendra également avec le commissaire au marché intérieur de l’Union européenne, Michel Barnier, et avec le ministre français de l’Économie et des Finances, Pierre Moscovici.
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