Politique énergétique 2016-2025 : L’AQPER recommande le remplacement de 30 % du pétrole consommé au Québec par de l’énergie renouvelable
Québec, 21 septembre 2015 – L’Association québécoise pour la production d’énergie renouvelable (AQPER) a présenté aujourd’hui les demandes qu’elle adresse au gouvernement du Québec pour sa prochaine politique énergétique (2015 à 2025). Cette cible de remplacement de 30% du pétrole consommé au Québec par de l’énergie renouvelable, proposée par L’AQPER, est appuyée par une large coalition d’acteurs environnementaux et socioéconomiques, représentée en conférence de presse par Steven Guilbeault d’Équiterre, Yves-Thomas Dorval du Conseil du patronat du Québec, Amélie St-Laurent Samuel de Nature Québec et de Vision biomasse Québec, ainsi que Frédéric Côté du TechnoCentre éolien.
En conférence de presse, le président-directeur général de l’AQPER, Jean-François Samray, a montré comment il était possible de réduire de 30 % notre consommation de pétrole d’ici 2030 en augmentant la production d’énergies renouvelables sur le territoire québécois.
« L’énergie renouvelable a le pouvoir de rendre le Québec plus prospère et plus vert », a martelé Jean-François Samray. « Il y a un large consensus quant à l’importance d’accélérer la conversion vers le renouvelable, sans quoi il sera impossible d’atteindre les cibles de réduction des GES fixées par le Plan d’action sur les changements climatiques 2013-2020.», a-t-il ajouté. « Nous demandons donc au gouvernement du Québec de poursuivre les actions entreprises dans la précédente politique énergétique et d’en intensifier la portée dans des domaines en plein développement tel que les bioénergies et l’énergie solaire. Avec les technologies maintenant disponibles, il n’y a plus besoin de choisir : le développement durable et le développement économique peuvent se faire simultanément».
À ce sujet, le directeur principal d’Équiterre, Steven Guilbeault ainsi que le président-directeur général du Conseil du patronat du Québec (CPQ), Yves-Thomas Dorval, ont appuyé les objectifs de l’AQPER. « Les énergies renouvelables vont jouer un rôle de premier plan dans la lutte aux changements climatiques, pour réduire notre dépendance au pétrole, favoriser le passage à l'électrification des transports ou encore le retrait du mazout dans le chauffage au Québec. La prochaine politique énergétique doit faire une place de choix à ces énergies de l'avenir » a déclaré monsieur Guilbeault. De son côté, monsieur Dorval a insisté sur l’importance économique de l’industrie des énergies renouvelables. « Les énergies renouvelables font partie d’un véritable écosystème économique. Elles ont le potentiel de générer des retombées locales et régionales importantes, qui dynamisent nos régions. L’essor de leur exploitation intelligente repose sur la recherche d’un équilibre d’avantages économiques, environnementaux, sociaux et de l’innovation. » a-t-il fait valoir.
Les recommandations de l’APQER
L’analyse préparée par les experts de l’AQPER, dans un mémoire amplement documenté, indique en détail comment, de concert avec l’efficacité énergétique et l’innovation technologique, les différentes filières peuvent être mises à contribution pour atteindre cet ambitieux objectif, en suivant le principe de « la bonne filière énergétique au bon endroit ». Parmi les principaux moyens suggérés, notons :
- L’augmentation de la quantité de biométhane produit avec les déchets putrescibles recueillis par les municipalités, à être intégré au réseau de gaz naturel fossile;
- Un meilleur accès la biomasse forestière résiduelle qui est utilisée, par exemple, pour répondre aux besoins de production de chaleur (plaquettes et granules).
- La poursuite du développement éolien, une source d’énergie propre et qui a déjà permis de générer d’importantes retombées économiques;
- Le développement de petites centrales hydroélectriques en complémentarité des grands ouvrages d’Hydro-Québec, les petites centrales répondant beaucoup mieux aux principes du développement durable;
- Un recours accru à la production d’électricité par énergie solaire à l’aide de nouvelles générations de cellules photovoltaïques beaucoup moins coûteuses, ainsi que l’utilisation de techniques de construction des bâtiments permettant de récupérer la chaleur du soleil (par exemple, des murs solaires).
Pour ce faire, l’AQPER demande au gouvernement du Québec qu’il adopte un cadre règlementaire efficace pour pousser l’industrie dans cette direction. Aussi, le mémoire contient 25 recommandations en ce sens, qui vont de l’instauration de taux minimum de biométhane à intégrer au réseau de distribution de gaz naturel fossile, à la mise en place de conditions facilitant la valorisation de la biomasse forestière, en passant par le remplacement des génératrices au diesel utilisées en régions éloignées, pour ne mentionner que quelques exemples. Au total, la production d’énergies renouvelables augmenterait à terme de 30,3 TWhéq répartis parmi les différentes filières.
Afin d’atteindre l’objectif fixé par l’AQPER et ses partenaires, la contribution de toutes les filières de production d’énergies renouvelables sera indispensable. D’ailleurs, les représentants de l’industrie éolienne et de la biomasse ont également appuyé l’objectif de l’AQPER pour la prochaine politique énergétique.
«Cette proposition permet au Québec d'affirmer son leadership dans la lutte aux changements climatiques et nul doute que nous avons l'expertise en matière de R&D pour y parvenir» a indiqué Frédéric Côté, directeur général du TechnoCentre éolien (TCE). Le TCE est un centre d'expertise qui soutient le développement de l'industrie éolienne à travers des activités de recherche, de transfert technologique et d'accompagnement aux entreprises. Ses principaux domaines d'activité touchent l'énergie éolienne en climat froid et en terrains complexes, l'adaptation de technologies et l'intégration des entreprises québécoises aux chaînes d'approvisionnement de l'industrie éolienne.
Finalement, Vision Biomasse Québec a également tenu à appuyer la cible de 30% proposée par l’AQPER. « Cette cible est compatible avec les cibles développées par Vision Biomasse Québec », précise Mme Amélie St-Laurent Samuel, chargée de projet chez Nature Québec et coordonnatrice de Vision Biomasse Québec. Ce regroupement, composé d’organisations issues des milieux coopératifs, municipaux, des affaires, de l’environnement et du développement rural, fait la promotion d’une filière exemplaire et performante de chauffage à la biomasse forestière résiduelle. « En produisant 4 000 GWh d’énergie renouvelable, il serait possible de substituer 400 millions de litres de combustibles fossiles. Cette filière, qui repose sur une technologie mature, est une source de richesses collectives, tant sur le plan économique qu’environnemental ».
« En suivant nos recommandations et celles de nos partenaires, nous pourrons faire passer de 44 % à 52 % la part des énergies renouvelables dans notre bilan énergétique. C’est un objectif ambitieux mais réalisable et indispensable à la réalisation des objectifs gouvernementaux de réduction de GES. Nous espérons compter sur l’oreille attentive du gouvernement afin de voir jouer le rôle qui nous revient dans la prochaine politique énergétique», a conclu Jean-François Samray, directeur général de l’AQPER.
Pour en savoir plus sur les recommandations de l’AQPER, ainsi que sur les cibles de leurs différents partenaires consultez les liens suivants :
www.aqper.com
www.eolien.qc.ca
www.visionbiomassequebec.org
www.equiterre.ca
www.CPQ.ca