Hausse tarifaire d'Hydro-Québec : l'AQPER demande plus de transparence quant à l'impact réel de la filière éolienne
Montréal, le 12 août 2014 – L’Association québécoise de la production d’énergie renouvelable (AQPER) déplore que la société d’État, plutôt que d’agir en toute transparence, persiste à entacher la filière éolienne en s’appuyant sur des arguments et des chiffres qui brouillent la compréhension des consommateurs.
Hausse tarifaire : plusieurs facteurs en cause
Contrairement à ce qu’affirme Hydro-Québec, il est injuste de prétendre que la hausse sur le coût global des approvisionnements provient principalement de la mise en service de nouveaux parcs éoliens. En réalité, l’éolien ne représente que 1% des coûts associés à la demande de hausse tarifaire. « En faisant porter tout le blâme à l’éolien, la société d’État réussit à détourner le débat de ses propres coûts, lesquels comptent pour 2,3 % de la hausse demandée, soit plus que l’inflation », dit Jean-François Samray, président-directeur général de l’AQPER. Il souligne que la part attribuable à Hydro-Québec provient notamment :
• de la hausse du prix du bloc patrimonial qu’Hydro-Québec Distribution paie à Hydro-Québec Production;
• des achats d’électricité post-patrimoniale d’Hydro-Québec Distribution à Hydro-Québec Production (payés 6¢ du kWh pour des kWh produits par les mêmes centrales qui fournissent le bloc patrimonial à 3¢ du kWh);
• des achats de court terme (à titre d’exemple, Hydro-Québec prévoit des achats de 492 M$ en 2014, à un coût moyen de 17 ¢ du kWh); et
• d’une augmentation des coûts de transport et de distribution.
Des faits qui complètent le portrait de la situation
En indiquant que son prix moyen d’exportation est de 8¢ du kWh, Hydro-Québec confirme qu’en valorisant les attributs environnementaux disponibles aux États-Unis, spécifiquement pour l’énergie produite à partir d’éoliennes, elle pourrait tirer un revenu de 14,4¢ du kWh pour l’énergie exportée du Québec.
« Il est largement reconnu que l’industrie éolienne est un levier exceptionnel de développement économique régional », termine M. Samray. « Il est aussi important de souligner que par les rendements des investissements de la Caisse de dépôt et placement du Québec dans la filière, elle contribue à sécuriser les caisses de retraites. Les plus de 5000 personnes qui travaillent dans le milieu contribuent à la vitalité économique du Québec, en Gaspésie et au Bas-Saint-Laurent, mais aussi à Montréal et à Trois-Rivières, deux pôles d’importance. L’éolien génère des retombées de 300 M$ pour chaque 100 M$ investis. Finalement, l’économie du Québec ne repose pas entièrement sur la société d’État. Lorsqu’on envisage de nuire à la filière éolienne, on ne peut pas simplifier la question au point de priver les Québécois des bienfaits de cette filière dynamique et porteuse d’avenir. »