Femmes et Énergies renouvelables : profession « ingénieure »
(22 mai 2018) Dans la foulée de la Journée mondiale de l'ingénierie pour l'avenir qui s'est tenue le 13 mai, notre troisième reportage de la série « Femmes et Énergies renouvelables » met l’accent sur la profession d’ingénieure. Voici les réflexions de deux ingénieures : Évelyne Thiffault, professeure à l'Université Laval et Kalinda Legault, chargée de Projets Procédés chez Greenfield Global.Ingénieure forestier et titulaire d’un PhD en sciences forestières, Évelyne Thiffault est professeure adjointe et membre régulière du Centre de recherche sur les matériaux renouvelables du département des sciences du bois et de la forêt à l’Université Laval. Elle nous explique que la carrière d’ingénieure, c’est un peu une histoire de famille chez les Thiffault et fait valoir que cette carrière permet de trouver des solutions à des enjeux majeurs auxquels notre société est confrontée.
Ingénieure en chimie, Kalinda Legault est titulaire d’un baccalauréat en chimie de l’université de Sherbrooke et d’un certificat en enseignement obtenu à l’université du Québec à Montréal. Chargée de projets Procédés à l’usine de Varennes de Greenfield, elle nous explique que c’est son intérêt pour les sciences et les mathématiques qui l’a amenée à choisir cette profession qui permet, dit-elle, de faire une différence pour l’environnement.
Pourquoi avoir choisi de devenir ingénieure ? Y a-t-il un événement ou une personne qui a influencé votre choix ?
Évelyne Thiffault : « Mon père est ingénieur géologue. J’ai donc entendu parler du métier d’ingénieur depuis que je suis toute jeune. Et mon frère, qui a trois ans de plus que moi, envisageait d’abord de faire génie géologique comme notre père et a ensuite découvert le programme de génie forestier. Il faut savoir que nous sommes de Thetford Mines, une région plus reconnue pour ses mines que sa foresterie. On en parlait donc très peu au cégep. Mais dans notre famille, on a des propriétaires forestiers dont mon père qui a plusieurs « terres à bois ». Mon frère a donc finalement choisi le génie forestier et m’a fait découvrir le programme. Il m’a fait réaliser que ça alliait le côté génie et le côté environnemental, soit la protection des ressources naturelles ».Kalinda Legault : « C’est mon intérêt pour les sciences et les mathématiques qui m’a poussée vers l’ingénierie et, après quelques recherches faites au cours de mon cégep, j’ai choisi la chimie. C’est mon père, technicien en biologie dans les laboratoires de l’université d’Ottawa, qui m’a initié aux sciences en m’offrant des « outils » comme un microscope qui ont piqué ma curiosité. J’ai débuté ma carrière au centre de recherche de Cascades à Kingsey Falls et pendant une autre année en banlieue de Toronto, toujours dans le secteur des pâtes et papiers. J’y ai vu un clin d’œil de la vie ; mon grand-père a passé sa vie dans les pâtes et papier. »
Que faudrait-il faire pour faire augmenter le nombre de femmes qui choisissent la carrière d’ingénieure ?
Que diriez-vous pour convaincre une jeune femme de choisir l'ingénierie ?
Kalinda Legault : « Il faut d’abord et avant tout faire la promotion des sciences tout de suite au primaire et au secondaire pour développer l’intérêt des jeunes filles. Mettre aussi l’emphase sur l’aspect écologique, du développement durable qu’on peut aller chercher à travers le génie. Je leur dirais aussi que c’est un travail d’équipe avec des personnes de tous les domaines qui mettent leur énergie ensemble pour trouver des solutions aux problèmes qu’on leur soumet. Quand le projet est terminé et que tout fonctionne, on en tire vraiment un sentiment d’accomplissement, qu’on a fait une différence. C’est une profession d’avenir, de plus en plus en demande particulièrement dans les énergies renouvelables, avec une multitude d’options et de variétés d’emplois : on peut être en usine ou en recherche, en consultation ou en gestion. »