Saint-Laurent Énergies présente son projet
Environ une centaine de personnes ont répondu à l'invitation de Saint-Laurent Énergies, qui leur a exposé les détails de son projet de parc éolien de 300 mégawatts, mardi soir, à Sainte-Irène.
Le consortium a profité de la soirée pour discuter du contexte de réalisation, des composantes du projet, de l'échéancier, de la localisation ainsi que des bénéfices et les retombées pour la population.
Le promoteur, dont le projet a été retenu par Hydro-Québec dans le cadre de son appel d'offres pour l'achat de 2000 mégawatts d'énergie éolienne, veut investir 650 millions de dollars pour ériger 150 éoliennes de 2 mégawatts dans le secteur du lac Alfred. Le projet sera réalisé en partie sur des terres publiques, mais aussi sur des terres privées des villages de Sainte-Irène, de Saint-Cléophas et du Lac-Humqui.
Redevances
La MRC de la Matapédia et les trois municipalités touchées recevront un peu plus d'un 500 000 $ par année en redevances. Il s'agit de revenus importants pour une petite municipalité comme Sainte-Irène, admet le maire Alain Duchemin. Le village recevra 95 000 $ par année, ce qui représente 15 % de son budget.
Les propriétaires de lots privés ont pu faire grimper leurs redevances à 9000 $ pour chaque éolienne installée sur leurs terres. Les pourparlers ont été tenus sous le signe de la transparence, souligne Fernand Guimont président de la Société d'exploitation des ressources de la Vallée, qui y voit un comportement favorable de la part du promoteur.
Réactions des citoyens
Le projet est d'ailleurs généralement bien accueilli dans la communauté. Lors de l'assemblée publique, les résidents se sont surtout inquiétés des impacts du projet sur les territoires de chasse. L'endroit est très prisé par les chasseurs de gros gibier, comme le chevreuil ou l'orignal.
Selon le directeur de Saint-Laurent Énergies, Stéphane Broyer, les parcs déjà installés dans des secteurs de chasse, comme celui de Murdochville par exemple, démontrent que la présence d'éoliennes n'a pas d'impact sur la grande faune. Toutefois, les citoyens en apprendront plus lors du dépôt de l'étude environnementale de Saint-Laurent Énergies. Cette étude sera suivie par les rencontres du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE). Saint-Laurent Énergies espère obtenir l'autorisation de lancer les travaux en 2010.
Une première phase du parc devra être mise en marche en 2012 et une seconde, en 2013.Malgré le contexte économique, Saint-Laurent Énergies se dit prêt à aller de l'avant. Stéphane Broyer admet que la crise actuelle préoccupe l'entreprise, notamment en ce qui concerne le montage financier du projet. Mais, ajoute-t-il, on pense que tout sera rentré dans l'ordre quand on sera parvenu à cette étape.
Le consortium Saint-Laurent Énergies est issu d'un partenariat entre EDF Énergies-Nouvelles, Hydroméga Service et Renewable Energy Systems Canada Canada. Hydro-Québec a retenu cinq des projets éoliens présentés par le consortium dans le cadre de son second appel d'offres pour l'achat d'énergie éolienne. L'ensembre de ces cinq parcs produiront près de 1000 mégawatts.
L'investissement total de Saint-Laurent Énergies pour construire ses parcs est estimé à 2 milliards de dollars, dont plus de 1,2 milliard réalisé au Québec.
Saint-Laurent Énergies a retenu la technologie du turbinier allemand Repower pour la fourniture de ses éoliennes. Repower doit s'installer en Gaspésie pour réaliser ce projet et devrait indiquer sous peu quel sera le site choisi pour sa future usine. Le parc du lac Alfred est le seul qui sera érigé dans l'Est du Québec par Saint-Laurent Énergies.
Le mercredi 28 janvier 2009.
http://www.radio-canada.ca/regions/est-quebec/2009/01/28/003-st-laurent-parc.asp