La biomasse servira à chauffer l'hôpital d'Amqui
Gilles Gagné, collaboration spéciale
Le Soleil
(Amqui) Le Centre de santé et de services sociaux de la Matapédia s'associe à la Coopérative forestière de la Matapédia pour réaliser un projet de chauffage à la biomasse ligneuse à l'hôpital d'Amqui, la première initiative du genre au Québec.
D'ici novembre, 1 260 000 $ seront investis pour un bâtiment, deux chaudières de combustion et une réserve sous-terraine assurant quatre jours d'autonomie au système.
Le ministère de la Santé et des Services sociaux subventionnera le projet pour 575 000 $. Un emprunt couvrira le solde de 685 000 $, montant qui devrait être remboursé en sept ans avec les économies de chauffage réalisées par le Centre de santé de la Matapédia.
«Nous économiserons au moins 100 000 $ par année en chauffage. C'est même très conservateur, en raison de l'emprunt. Ce sera peut-être plus 120 000$ en économie. Nous le saurons à la fin de l'an un», précise Alain Paquet, directeur général du Centre de santé.
L'Agence de santé et de services sociaux du Bas-Saint-Laurent contribuera aussi au remboursement de l'emprunt dans une proportion à déterminer. La proportion sera arrêtée après l'entrée en fonction de la chaufferie. Elle pourrait même couvrir l'essentiel du prêt.
«Nous voulons rediriger les économies vers les services directs à la population», dit Daniel Lévesque, de l'Agence de santé et de services sociaux. Un autre organisme, l'Agence d'efficacité énergétique, appuiera bientôt le projet pour 100 000 $.
Heureux de voir le projet aboutir après un long labeur, Yoland Légaré, directeur de la Coopérative forestière de la Matapédia, note que la crise touchant la forêt ne devrait pas freiner l'approvisionnement de la chaufferie puisque du combustible est déjà stocké.
La Coopérative forestière veut conserver cet élan pour réaliser 12 autres projets.
«On veut se servir du projet d'Amqui comme source de développement local, voir si des firmes matapédiennes peuvent fabriquer en sous-traitance des parties de chaudière ou des équipements de récolte», dit M. Légaré.
Côté environnement, la récolte de matière ligneuse touchera des sections d'arbres n'ayant pas de valeur commerciale. On laissera 50 % de cette matière compostable en forêt. La chaufferie d'Amqui sera «neutre en carbone» et elle produira 13 fois moins de particules que la combustion lente conventionnelle, et quatre fois moins que les normes en vigueur.
Jocelyn Lessard, de la Fédération des coopératives forestières du Québec, se dit soulagé de voir enfin une «institution publique alimentée par la forêt [...] Il était important de tracer la voie. C'est pourquoi le projet d'Amqui est si important», dit-il, rappelant que 350 projets similaires pourraient émerger au Québec et créer 1 000 emplois.
Le jeudi 21 mai 2009
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