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13 juillet 2015 - L’Association québécoise de production d’énergie renouvelable applaudit la décision du gouvernement du Québec d’adhérer au Protocole d’accord sur le leadership climatique mondial qui prévoit une réduction de nos émissions de gaz à effet de serre (GES) de 80 % à 95 % d’ici 2050.

Cette décision nous place parmi ceux qui ont compris l’enjeu le plus important de notre siècle et qui veulent agir de façon positive et décisive pour y parer. Pour y parvenir, la communauté scientifique s’entend pour dire que ce sont les actions posées dès aujourd’hui qui seront garantes de notre succès. Une analyse préparée par le bureau du président des États-Unis en juillet 2014 estime que chaque décennie pour laquelle nous reportons la mise en place d’actions visant à limiter à 2 degrés le réchauffement climatique augmente de 40 % les coûts qui y sont associés. La procrastination a donc un coût.

Le Québec a tout ce qu’il faut pour agir sans plus attendre et la parution prochaine de la prochaine politique énergétique sera un rendez-vous déterminant. L’atteinte de la cible fixée pour 2050 dépendra directement de la réglementation adoptée, de la place qui sera faite aux énergies renouvelables et de l’ampleur des efforts consentis en substitution énergétique. La nouvelle politique devra prendre en compte l’évolution des connaissances et des technologies disponibles lorsqu’elle jettera les bases de l’approvisionnement énergétique du Québec pour les prochaines décennies.

Les plus visionnaires ont déjà amorcé le virage en se prévalant des nombreuses solutions rentables à notre portée. Le recours à l’énergie éolienne en remplacement du mazout lourd pour alimenter la population des Îles-de-la-Madeleine en électricité en est un excellent exemple, car ceux qui vivent dans les grands centres et dans les régions alimentées par le réseau d’Hydro-Québec oublient souvent que 86.5 millions de litres de produits pétroliers ont été utilisés pour produire de l’électricité en 2013. Dix-neuf communautés québécoises sont d’ailleurs toujours alimentées par des centrales au mazout coûteuses et génératrices de gaz à effet de serre.

Au chapitre des solutions, mentionnons aussi deux excellentes initiatives de substitution rentable dans les transports : le premier corridor de gaz naturel liquéfié renouvelable entre le Saguenay, le Lac Saint-Jean, Trois-Rivières et Québec, et l’utilisation par l’entreprise EBI de carburants produits à partir de gaz d’enfouissement. La mine Raglan projette aussi utiliser l’électricité générée par son éolienne de 3 MW pour produire de l’hydrogène qu’elle utilisera pour alimenter ses équipements lourds. Rappelons que chaque camion transportant le minerai, (les gros camions jaunes), consomme en moyenne un million de litres de diésel ! Toutes ces options sont le fruit d’avancées technologiques qui améliorent sans cesse la compétitivité des énergies renouvelables.

Dans les années ’60, le Québec était à l’avant-garde en développant son hydroélectricité. Les gouvernements ont tonifié notre économie par l’énergie rendue disponible et par les initiatives de remplacement du mazout importé. Le gouvernement du Québec doit poursuivre et accélérer ce virage en maximisant l’utilisation des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. Nous avons tout pour réussir. Allons-y !

Cette lettre ouverte est publiée dans la section Environnement du journal Le Devoir.


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