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21 février 2014 - Le Québec, comme plusieurs pays et régions du monde, réfléchit actuellement à sa prochaine stratégie énergétique. Le gouvernement du Québec doit d'ailleurs rendre public sous peu la prochaine stratégie post 2015. Historiquement et collectivement, les Québécois et leurs gouvernements ont fait le choix de produire leur électricité au moyen d'énergies renouvelables.

Bien que les avantages environnementaux et économiques des énergies renouvelables soient reconnus et indéniables, il n'est pas rare de trouver encore des articles et des commentaires qui se prêtent au jeu de Don Quichotte. Ils s'attaquent aux moulins à vent alors que le Québec a su développer l'énergie éolienne d'une façon remarquable en créant une filière industrielle solide, une expertise reconnue et plus de 5000 emplois dans ce secteur.


Maintenant que nous maîtrisons le couplage éolien-hydraulique, soit la capacité d'accumuler l'eau dans les réservoirs pendant que les éoliennes tournent et de la libérer seulement lorsqu'elles ralentissent ou s'arrêtent, maximisant ainsi les retombées, il nous faut améliorer notre balance commerciale et notre bilan de GES en allant de l'avant avec les technologies émergentes. Le développement des hydroliennes, de la biométhanisation et des carburants verts issus de la bioforesterie sont autant de possibilités remarquables qui s'offrent à nous.

Passons à l'énergie 2.0.!
Les conséquences de plus d'un siècle de développement industriel exigent maintenant que nous amorcions une longue transition vers une société décarbonisée. Cela prendra du temps, des efforts, des investissements et de la cohérence. Une chose est cependant certaine : l'énergie verte est fiable et est aussi un formidable moteur de développement économique qui génère des emplois stables et structurants tout en contribuant à la qualité de notre environnement.

La production éolienne est une technologie qui livre ses promesses. Les contrats éoliens imposent aux producteurs de produire en moyenne une quantité d'énergie qui, sur une base annuelle, équivaut à 32 % de leur capacité installée. Les parcs éoliens non seulement atteignent, mais dépassent cet objectif. Leur production excède même 40 % en période hivernale. Le froid, par ses propriétés physiques sur la densité de l'air, a même des effets bénéfiques sur cette production. Cela nous permet d'une part de réduire nos besoins d'importation par période de grand froid et, d'autre part de pouvoir valoriser cette énergie sur les marchés voisins à un prix moyen dépassant les 15¢/kWh pour janvier 2014. En ajoutant les attributs environnementaux liés à la filière éolienne, ce prix passerait à 21¢/kWh !

Rappelons-nous qu'en aucun moment n'a-t-il été voulu, voire même imaginé, que soit prévue, heure par heure, la quantité d'énergie produite par les parcs éoliens. C'est là le rôle de l'équilibrage fourni par les grands réservoirs. Demande-t-on aux centrales hydrauliques de produire 8760 heures par année? Non. Individuellement, elles ont un facteur de production d'environ 60 %.

Il faut être prudent avant de comparer les coûts d'une filière dont on oblige l'amortissement sur une période de 20 ans avec une autre dont la période d'amortissement est de 50 ans. Rappelons que le projet Romaine a été présenté et approuvé à des fins d'exportation à un prix de 9,2 ¢/kWh en dollars de 2015 et avec un amortissement de 50 ans.

Si la devise du Québec est «Je me souviens», voici des éléments qu'il faudrait garder en mémoire à l'approche du dévoilement de la prochaine stratégie énergétique du gouvernement du Québec.

Jean-François Samray, président directeur-général


Cette lettre a aussi été publiée dans Le Soleil du 21 février 2014.


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